En 2012, porté par une
croissance de son chiffre d’affaires de 2,3% - soit 579 millions d’euros
et 75,5 millions de livres vendus - le segment jeunesse a représenté 17% de la
valeur totale du marché du livre en France. Il est le deuxième secteur le
plus important, après la littérature générale et avant la bande
dessinée/mangas.
En 2013, après un premier
trimestre en croissance (+2%), le marché a connu une légère baisse (-1% pour le
deuxième, puis encore pour le troisième trimestre). Les éditeurs pointent du
doigts la crise économique, la faible fréquentation des points de vente, la
disparition de l'enseigne Virgin, l’offre réduite de la Fnac et la fermeture
d’un certain nombre de librairies Chapitre.
« C’est toute la chaine du livre qui souffre », estime Alain Serres, fondateur de la maison d'édition Rue
du monde. « Les tirages moins élevés ont
des répercussions sur les imprimeurs, les relieurs, le prix de vente du livre,
le chiffre d’affaires toujours fragile des petits éditeurs ».
Néanmoins, tous les segments du
marché jeunesse ne souffrent pas. C’est le cas de la petite enfance et de
l’éveil qui s’en sortent plutôt bien. Certaines niches, comme les formats poche
à petits prix, la papeterie et les coffrets, sont saturées. De même, les livres
d'activités, les gommettes et les coloriages, continuent de faire de bonnes
ventes.
En revanche, les professionnels
parlent déjà de la fin de l’âge d’or des ouvrages pour « jeune
adultes » :
« C’est un cycle. Quand on vendait en moyenne 30.000 ou 40.000 exemplaires,
on n’en vend plus que 15.000 ou 18.000 », regrette Elsa Lafon, éditrice jeunesse aux éditions Michel Lafon. « Il est difficile d’imposer une nouvelle
série ou de nouveaux auteurs ».
« Le fantastique cède un peu le pas. On nous soumet davantage de fiction
réaliste », indique quant à elle Cécile
Terouanne, directrice d’Hachette Roman Jeunesse et éditrice de la saga Twilight.
D'une manière générale, le
contexte est plus difficile pour l'album illustré :
« On sent un tassement sur les titres pointus. Un album à 14 euros
doit être ultra spectaculaire pour se vendre. Il y a une vraie prime à
l’innovation », explique Sarah Koegler,
responsable de Deux coqs d’or-Gautier-Languereau.