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lundi 6 janvier 2014

Le poids économique du livre jeunesse en France


En 2012, porté par une croissance de son chiffre d’affaires de 2,3% - soit  579 millions d’euros et 75,5 millions de livres vendus - le segment jeunesse a représenté 17% de la valeur totale du marché du livre en France. Il est le deuxième secteur le plus important, après la littérature générale et avant la bande dessinée/mangas. 

En 2013, après un premier trimestre en croissance (+2%), le marché a connu une légère baisse (-1% pour le deuxième, puis encore pour le troisième trimestre). Les éditeurs pointent du doigts la crise économique, la faible fréquentation des points de vente, la disparition de l'enseigne Virgin, l’offre réduite de la Fnac et la fermeture d’un certain nombre de librairies Chapitre.

« C’est toute la chaine du livre qui souffre », estime Alain Serres, fondateur de la maison d'édition Rue du monde. « Les tirages moins élevés ont des répercussions sur les imprimeurs, les relieurs, le prix de vente du livre, le chiffre d’affaires toujours fragile des petits éditeurs ».


 
Néanmoins, tous les segments du marché jeunesse ne souffrent pas. C’est le cas de la petite enfance et de l’éveil qui s’en sortent plutôt bien. Certaines niches, comme les formats poche à petits prix, la papeterie et les coffrets, sont saturées. De même, les livres d'activités, les gommettes et les coloriages, continuent de faire de bonnes ventes. 
En revanche, les professionnels parlent déjà de la fin de l’âge d’or des ouvrages pour « jeune adultes » :
« C’est un cycle. Quand on vendait en moyenne 30.000 ou 40.000 exemplaires, on n’en vend plus que 15.000 ou 18.000 », regrette Elsa Lafon, éditrice jeunesse aux éditions Michel Lafon. « Il est difficile d’imposer une nouvelle série ou de nouveaux auteurs ».

« Le fantastique cède un peu le pas. On nous soumet davantage de fiction réaliste », indique quant à elle Cécile Terouanne, directrice d’Hachette Roman Jeunesse et éditrice de la saga Twilight

D'une manière générale, le contexte est plus difficile pour l'album illustré :
« On sent un tassement sur les titres pointus. Un album à 14 euros doit être ultra spectaculaire pour se vendre. Il y a une vraie prime à l’innovation », explique Sarah Koegler, responsable de Deux coqs d’or-Gautier-Languereau.